Voyage Gnaoua en pays Bambara
Rencontre musicale et documentaire
La musique Gnaoua est une musique ancestrale marocaine qui tire ses racines du bassin ouest africain. Décrite comme étant portée initialement par les descendants d’Esclaves « noirs » dont plusieurs se revendiquent des pays Bambara et Haoussa, et plus généralement de « BiladSoudane », la musique gnoua est aujourd’hui un patrimoine marocain reconnu qui a survécu par la force de sa tradition orale.
Grâce au travail et à l’engagement des fondateurs du « Festival Gnaoua et musiques du monde » d’Essaouira qui a redonné depuis plus de 20 ansses lettres de noblesse à cette tradition, »L’art Gnaoua » est aujourd’hui candidat pour être inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Dates
Du 07 au 13 Octobre 2019
Lieu
Ségou, Mali
En partenariat avec
La fondation du festival sur le Niger
Le centre culturel Koré de Ségou
Afrikayna travaillant depuis sa création sur les échanges interculturels africains, souhaite contribuer aux différents travaux d’éclairages et de sauvegarde en lien avec la tradition gnaoua et par extension à l’histoire des échanges entre le Maroc et ses voisins continentaux.
Comme ses cousines d’Afrique, cette musique raconte un pan historique important du Maroc africain et englobe une dimension cosmogonique et spirituelle importante. Dans les textes chantés de la culture Gnaoui, aussi présente en Algérie et en Tunisie sous d’autres appellations (Diwan, Stambali…) il n’est pas rare d’entendre un rappel des ancêtres Bambara, les « gnaoui » parlent de l’utilisation de plusieurs mots de la langue Bambara dans leurs chants.
La lila (nuit rituelle) des Gnaoua est par tradition introduite par « AL Âada Bambara » ( Âada = la coutume), une procession extérieure avant d’entrer dans la maison ou se déroulera la lila. Et comme dans la tradition musicale bambara qui utilise seulement percussions et chants, la âada est accompagnée uniquement de «tbal» (grand tambour) et de «qraqeb» (crotales en fer).La deuxième partie de la « lila » appelée « Oulad Bambara » (fils de Bambara) est une partie du rituel gnaoua dédiée à l’évocation des aïeux, ancêtres et anciens maîtres.
Seulement aujourd’hui, très peu de « gnaoui » des générations contemporaines, et de marocains, situent physiquement le Pays Bambara et ne savent que peu de choses sur l’histoire, les cultures traditionnelles de la région Bambara et leurs formes actuelles.
Dans ce contexte, Afrikayna invite, « le temps des retrouvailles » une sélection de Maalems et artistes gnaoui au voyage en terre Bambara, à Ségou, sur le fleuve Niger, Royaume de l’actuel Mali qui a connu son apogée entre le 17ème et 19ème siècle. Ségou, capitale Bambara où se côtoyaient à une époque ancienne musulmans et animistes est à ce jour un terreau culturel très dense.
Grâce au concours de l’artiste gnaoui Mehdi Nassouli, 5 Maalems (maîtres) gnaoui de différentes générations et régions du Maroc, ont accepté notre invitation aux retrouvailles et à l’exploration pour une réconciliation avec le passé, une visite sur les terres des ancêtres de cette culture patrimoniale marocaine. L’occasion rêvée de confronter les imaginaires des porteurs de cette tradition et de mieux comprendre notre passé et son héritage toujours présent.
Cette rencontre est aussi inspirée par les multiples échanges et découverte de la musique traditionnelle ségovienne, qui à une époque était basée principalement sur les percussions et rappelant fortement la musique gnaoui du Maroc.
Nous souhaitons à travers cette action, recréer le lien, approcher les peuples cousins des temps anciens, et raconter en son et en image, en texte et en dessins cette histoire, en mettant en avant le lien toujours audible et visible par les musiques et les danses de deux pays autrefois très proches.
La visite des gnaoua en pays Bambaras, qui se deroulera du 7 au 13 octobre 2019 n’a pas pour finalité une performance musicale scénique, mais bel et bien une rencontre et réconciliation avec l’histoire et une vivification de cultures musicales ancestrales. Il s’agira de conter et documenter cette rencontre : documentaires vidéos, captations sonores, récits et témoignages, créations contemporaines….
La fondation du festival sur le Niger et le centre culturel Koré de Ségou, partenaires de Afrikayna recevront les artistes et équipe projet du Maroc et du Mali et partageront avec nous leur connaissance de l’histoire ségovienne et de ses traditions.
Entreprendront ce voyage dans le temps et l’espace:
- Les artistes du Maroc: Maalem Hamid Dekkaki (Meknes), Moqadem Raouf Sidine (Agadir), Mehdi Nassouli (Taroudant), Khaldi Sansi (Casablanca), Réda Figuig (Tanger), Driss Yamdah (Agadir);
- Les artistes du Mali: Bakary Bouaré, Daouda Doumbia, Mamadou Diabaté (dit Nanfé), Boubacar Dembélé, Seydou Kida (dit Baseyba), Mamadou Traoré (dit Diandjigui Madou), Gaoussou Diaw (dit Fardo), Idrissa Konaté (dit Fah), Sékou Traoré (Dit Sékouti).
- Des artistes d’autres disciplines: l’historien Mustapha Qadery, le bédéiste Rebel Spirit et l’écrivaine Ahlem B.
- Une équipe images et son: Raja Saddiki (Vidéo), Mehdi El Kindi (son) et Hamza Nuino (photograhie)
- L’équipe Afrikayna dédiée au projet: Imad Eddine Dably, Hamza Lyoubi et Ghita Khaldi.